Zoom sur : l’alimentation de la femme enceinte

De nombreuses idées reçues existent au sujet de l’alimentation de la femme enceinte, dont celle-ci : « Comme je suis enceinte, je dois manger beaucoup plus. »

Cette affirmation est fausse car en réalité il existe une adaptation de l’organisme de la femme enceinte qui parvient à prélever dans son alimentation davantage de bénéfices nutritionnels.

En temps normal, lors d’un repas équilibré, l’organisme d’un individu ne parvient pas à assimiler la totalité des nutriments contenus dans l’alimentation, notamment les vitamines et minéraux. Tout dépend de la manière dont les aliments sont associés entre eux car certaines « combinaisons » d’aliments faciliteraient l’assimilation de ces nutriments. Il en est ainsi du fer non héminique contenu dans les végétaux très peu biodisponible pour l’organisme. Cependant, le fait d’absorber de la vitamine C durant le repas (en prenant un verre de jus d’orange par exemple) augmente la biodisponibilité de ce fer.

Et lors de la gestation, l’organisme s’adapte de lui-même et augmente la biodisponibilité de la plupart des nutriments.

Par conséquent, il n’est pas nécessaire de manger beaucoup plus pendant la grossesse. Pour avoir une idée, les diététiciens n’accordent seulement qu’une collation à 16h au 3e trimestre car c’est durant cette période que le foetus se développe le plus.

Cependant, bien que la biodisponibilité de la plupart des nutriments soit plus élevée, certaines vitamines et certains minéraux sont à surveiller tout particulièrement, surtout si l’alimentation de la femme enceinte n’est pas bien équilibrée. Il en est ainsi du calcium indispensable à la construction du capital osseux du foetus, du fer très important surtout lors du 3e trimestre pour  le développement des tissus et du volume sanguin du foetus, de la vitamine B9 (ou folates) indispensable pour une bonne division cellulaire et pour éviter les anomalies de fermeture du tube neural (AFTN), de la vitamine K anti-hémorragique (en prévision de l’accouchement)…

En conclusion, on peut retenir que c’est davantage la qualité de l’alimentation qu’il faut augmenter plutôt que la quantité, surtout si l’alimentation n’est pas bien équilibrée au départ.

C’est ainsi que les aliments à forte densité vitaminique et minérale tels que lesfruits et légumes, produits laitiers, viandes, poissons et oeufs seront privilégiés. De même, il est fortement conseillé de limiter tous les aliments sources de calories vides (car ils n’apportent rien d’intéressant au niveau nutritionnel ) : biscuits, pâtisseries, bonbons, sodas, aliments frits… Ceux-ci peuvent favoriser la prise de poids, dangereuse pour le foetus et la mère si elle est importante…  en effet l’excès de poids augmente entre autres les risques de diabète gestationnel, de fausses couches, d’accouchements prématurés et d’hémorragies lors de la délivrance…

Pour finir, un mot sur l’activité physique : femmes enceintes, n’hésitez pas à bouger. Un sport adapté (marche, yoga, gymnastique douce, natation) améliorera votre circulation sanguine, évitera une prise de poids excessive et renforcera vos muscles abdominaux et dorsaux mis à contribution lors de l’accouchement.